( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JOHN LAMPARSKI )
Le géant britannique des boissons alcoolisées Diageo, qui possède les marques Johnnie Walker, Smirnoff ou Guinness, a annoncé mardi renoncer à ses prévisions de ventes pour son exercice 2024/2025 en raison des menaces de droits de douane de Donald Trump.
"Compte tenu de l'incertitude macroéconomique et géopolitique qui règne actuellement sur bon nombre de nos marchés clés (...) nous avons supprimé notre prévision à moyen terme" d'une croissance de 5 à 7% du chiffre d'affaires, écrit Diageo dans ses résultats semestriels.
Le groupe entend en revanche fournir "plus régulièrement des prévisions à court terme".
Une augmentation de 10% des droits de douane américains sur l'ensemble des produits importés de Chine est entrée en vigueur mardi, à laquelle Pékin a d'ores et déjà prévu de répliquer.
Le projet d'imposition de droits de douane au Canada et au Mexique, que Donald Trump entendait taxer à hauteur de 25%, a lui été suspendu pour un mois, et l'Union européenne est elle aussi dans le viseur du nouveau président américain.
Selon la directrice générale de Diageo, Debra Crew, ce flottement permanent "rend plus complexe" la capacité du groupe "à fournir des prévisions actualisées, étant donné qu'il s'agit d'une situation nouvelle et dynamique".
Elle affirme "dialoguer avec l'administration américaine sur l'impact" de taxes douanières dans "l'industrie hôtelière américaine, y compris sur les consommateurs, les employés, les distributeurs, les restaurants, les bars et les autres points de vente au détail".
Si les taxes contre le Mexique et le Canada devaient finalement être mises en place, Diageo serait essentiellement touché sur le whisky canadien ainsi que sur la tequila, dont le cahier des charges impose qu'elle soit fabriquée au Mexique.
"Pour atténuer l'impact potentiel" de ces droits de douane, Diageo évoque la possibilité de jouer sur les prix et les promotions, mais aussi les stocks. Le groupe songe également à une possible "réaffectation des investissements".
Le bénéfice net part du groupe a reculé de 12% à 1,9 milliard de dollars sur le premier semestre de l'exercice, pour un chiffre d'affaires en repli de 1% sur la même période à 10,9 milliards de dollars.
L'action du groupe est en recul d'environ 3,5% à l'ouverture à la Bourse de Londres.
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